D'être agent, je n'ai pas toujours rêvé

Le croiriez-vous, je n’ai pas toujours rêvé d’être agent.

Je rêvais d’être agent, mais secret, oui je rêvais,

Je le confesse…

Je rêvais de silence, de solitude, je rêvais d’être ailleurs

Je songeais à la douceur de la brise caressant mon visage.

Je m’illusionnais et la brûlure du soleil sur ma peau,

Qui me tannait le cuir et dardait ses rayons,

Eclatait mes pupilles, taisait votre présence.

Je rêvais, oui, je le confesse,

Tiens, dans confesse, il y a f… , il y a c..

Non, mais dites, que m’arrive-t-il ?

Je n’ai, je vous l’avoue, pas toujours rêver d’être agent.

Par trop inaccessible, ce rêve me semblait insensé,

Ah, si l’on m’avait dit, que chaque jour,

Je tendrais l’oreille à la douleur du monde

Ah, si on m’avait dit, que chaque jour,

Comme du nectar, une somme incommensurable de décibels,

Déferlerait bientôt, ravageant mon système auditif,

Fracassant mes esgourdes

Si j’avais su, que, comme les embruns d’une lave brûlante,

La colère, l’angoisse et les larmes,

Assailliraient mes pauvres tympans.

Jamais, au grand jamais, je ne serais devenu l’agent,

L’agent X, celui qu’on hait, qu’on charme ou qu’on déteste,

Qu’on remercie ou qu’on méprise  ou qu’on sénégalise,

Qu’on croit de Dakar, de Paris, de Tunis.

Si j’avais su, dis-toi pauvre client, que jamais au grand jamais,

Je n’eus épousé cette triste profession.

Oui je rêvais, je rêvais sous ce soleil incandescent,

Je rêvais de n’être plus agent, Je rêvais mais il n’était plus temps,

Et il n’était plus temps,

Pause terminée, il convenait que je cours me reloguer…

D’être agent, le croiriez-vous ? Je n’ai pas toujours rêvé.

Nico-las