19 M€ : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages

Publié le par dpcfdtroanne

19 M€ voilà ce qu’on ne vaut pas, salariés de Roanne ou Tulle, sachez que Transcom a renoncé à 19 M€ pour pouvoir enfin renoncer à vous.

Le 7 février se sont donc réunis le CCE, vos élus et la direction, ce qui a été validé tient en peu de mots,

-          Les ventes des sites sont confirmées et le fait que le CCE n’ait pas rendu d’avis ne fait que retarder l’échéance mais pas au-delà de ce qu’a prévu depuis le départ la direction France.

-          Les élus CCE ont obtenu que soit nommé un expert qui leur permettra de mesurer tous les impacts liés aux cessions, celui-ci devrait rendre son rapport d’ici 3 semaines si la direction joue le jeu.

-          Tulle et Roanne sont cédés respectivement à Arvato et B2S

-          Ces 2 sites étaient, d’après la direction, les 2 plus vendables.

-          Transcom France aurait un véritable avenir et un vrai projet, assis sur la réduction de la surcapacité de production de Transcom.

Je sens bien que jusque là, rien ne vous a heurté, choqué, Transcom, morne plaine. Mais si ! Relisez la première phrase de ce prodigieux amas de mots, on n’ose pas dire information.

Les 2 sites les plus bankable de Transcom sont cédés pour la modique somme de – 19 M€, oui vous avez bien lu, moins 19M€.

Pour résumer la note d’information aux actionnaires mis en ligne par TWW à l’intention, notamment, du marché de Stockholm, Transcom cède pour 9 M€ de contrats qui arrivent à terme où seront repris par B2S et Arvato qui, pour rappel, figurent tous 2 dans le top 5 des out sourceurs français. Les 10 M€ restants sont là pour pallier le manque à gagner éventuel des Ogres repreneurs, la difficile cession des sites impliquait un tel degré de sacrifice.

Voilà donc ce que valent ou valaient les 2 sites les plus sexy de Transcom France, autant dire que pour les autres, il y a du souci à se faire quand à leur valeur estimée sur le marché.

Je vous entends, vous vous interrogez, que n’ont-ils pas investis 19 M€ avant que Transcom ne commence à péricliter, que n’ont-ils pas renouveler l’outil de travail ? Que n’ont-ils pas davantage investis pour trouver de nouveaux clients ? Transcom se flatte d’une dizaine de clients, B2S ou Arvato en comptent, pour leur part, chacun plus d’une centaine. Ou bien encore, que n’a-t-on pas embauché des managers de haut-niveau pour redresser la barre ?

Je connais la pensée qui vient à votre esprit, quel est le véritable projet de ceux qui bradent les plus beaux atours de TWW. Peut-on oser la comparaison suivante ?

« C’est comme si je vendais ma maison à quelqu’un et que pour qu’il s’installe, il ne paie rien et je lui donne 190 000 euros »

SI j’étais digne d’être directeur général de Transcom, je vous rétorquerai que vous ne maîtrisez pas tout, et qu’au-delà du choix stratégique premier qui est effectué pour dégager à court terme du cash flow, une série de décisions sera prise pour reconstituer la structure financière et opérationnelle de Transcom, redynamiser la chaîne hiérarchique, valider les bonnes pratiques, éradiquer les dérives…

Mais à l’heure où on se parle, il n’y a rien, rien du tout, aucune garantie n’a été donnée et puis qui, sur les sites restants est enclin à croire encore les projets de TWW ? Mais si Transcom est prêt à dépenser 19 M€ pour se séparer de sites, combien sont-ils prêts à mettre pour redévelopper leur activité sur les 4 sites restants ? Combien de dizaines de millions ?

La seule chose qui nous semble claire, c’est que la démarche de cession des sites obéit à une logique financière destinée avant tout à rassurer les marchés boursiers, l’investisseur Kinnevik essentiellement.

Alors pour l’heure, avant de réaliser que concrètement, ils vont vers une révolution culturelle et des moments particulièrement chauds en termes de négociation, les salariés de Roanne ont plutôt une approche positive de cette cession. Ce n’est pas le fait de leur valeur intrinsèque de chaque salarié : 19 M€ divisés par 250 salariés pour Tulle + 280 salarié pour Roanne, ça nous fait du -35 849€ par salarié, c’est pas mal !!! Il semble que nos futurs employeurs soient à priori, meilleurs négociateurs que ceux qui s’apprêtent à se délester de nous.

Il faut dire que Transcom, comme nombre de centre d’appels, s’est implantée à Roanne et Tulle en contrepartie de substantielles subventions, versées par l’Etat, la région, les collectivités. A l’époque, la contrepartie à ces subventions étaient des prises d’engagement en termes de création d’emplois (pour compenser la sévère restructuration du groupe Giat Industrie, fortement installé sur ces 2 bassins d’emploi) des engagements jamais tenus !

Et nous tenons peut être là le moteur réel qui pousse TWW à se montrer aussi généreux, prolixes avec nos repreneurs, en effet, que se passerait-il si tout à coup, l’Etat et les acteurs locaux décidaient tout à coup de demander le remboursement de tous les fonds alloués. Ca ferait du bruit dans le landernau !

Alors, Transcom finance et communique, communique presque à l’excès sur ces 19 millions, des millions, des patates, des barres et pas du chocolat.

N’empêche qu’avec toute cette « Com. », B2S et Arvato ne pourront pas débarquer en chevalier blanc, en gentils mécènes, en pompiers de service, on les attend sereinement, mais il ne faudrait pas qu’ils prennent les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages…


Grosse bise, vos élus CFDT

 

 

 

 

 

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