Compte à rebours

 Le décompte arrivera bientôt à son terme, bientôt nous saurons ce qu’il va advenir de nous, de nous tous. Si on devait laisser parler une nature profondément optimiste, nous pourrions nous laisser aller à penser que nous allons vers un renouveau, vers un nouvel essor, mais pour le moment nous sommes comme sœur Anne, nous ne voyons rien venir. La force de l’expérience, c’est qu’elle nous ramène toujours au quotidien, au réalisme.

Mais la CFDT se réjouit que les salariés, dans leur ensemble, aient pu constater une augmentation de 50 euros brut sur leur fiche de paie, c’est le résultat d’une longue et difficile négociation, c’est le fruit de la signature de l’accord d’annualisation.

Pour vous faire part d’un sentiment personnel, quand nous entendons les critiques qui sont faites ça et là sur ce que nous avons négocié, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’au-delà de l’augmentation de salaire,

la CFDT a fixé un cadre pour les conditions de travail de chacun

que grâce à la signature de cet accord d’entreprise par la CFDT et 2 autres O.S. , les salariés non-signataires de leurs avenants ne se verront pas infliger l’accord de branche tant qu’ils seront dans l’entreprise.

que ceux qui resteront, ne subiront pas non plus les conséquences dudit accord de branche, si les avenants devaient faire l’objet de refus massifs, à moins que la direction ne souhaite dénoncer l’accord signé et relancer un processus de 15 mois de négociation.

 La CFDT comme FO ou la CFTC a compris que la loi de 2008 dont vous entendez tant parler, implique de la part des syndicats une forme de « nécessité à négocier », mais qu’elle implique également de la part de la direction, des contreparties sérieuses, ceux qui prétendent le contraire mentent.

La lucidité n’étant pas une vertu sélective et selon ce que nous avons toujours dit, l’annualisation ne changera pas tout à Transcom. Il va falloir beaucoup d’habileté à la direction générale pour gérer les suites de la mise en place de l’annualisation, pour réorganiser l’entreprise en fonction du nombre de départs par site, par activité, pour doter Transcom d’une organisation digne des leaders du marché des prestataires et surtout conserver les clients existants et en séduire de nouveaux. Et là nous sommes inquiets.

Depuis des mois, nous mettons en évidence des dysfonctionnements ou des incohérences dans le fonctionnement de l’implacable machine (attention, je n’ai pas dit incapable). Nous ne sommes vraiment pas au bout du chemin, la direction a, par exemple, tellement restreint le champ de sa communication autour de l’accord, qu’elle a négligé d’expliquer correctement et à l’ensemble de son personnel que la mise en œuvre de l’annualisation serait différente selon les activités.

Ainsi, personne ne peut imaginer que les salariés d’une activité d’appel sortant ,puissent être productifs au-delà d’un certain nombre d’heures travaillées. Lors de la dernière réunion CE à Roanne, il a été indiqué que les semaines hautes pour une activité de vente en appel sortant n’excéderont pas 39h, tout simplement parce que si l’entreprise souhaite que ses salariés maintiennent leur niveau de performance, il lui faudra tenir compte de la fatigue physique et mentale qu’implique ce type de démarche commerciale.

C’est l’accord d’annualisation qui fixe les contraintes initiales de nos futures planifications pour l’entreprise, les responsables opérationnels devront ensuite équilibrer la recherche d’une productivité plus élevée et le maintien d’une qualité minimale. S’ils commettent l’erreur de soumettre les salariés à trop de tension, ils savent ou devraient savoir  qu’ils s’exposeront à une dégradation du climat social que nous ne laisseront pas passer, ils prendront le risque d’un absentéisme accru et enfin ils mesureront rapidement les difficultés liées au recrutement dans des bassins d’emplois comme celui de Raon L’Etape, Roanne, Tulle ou Soissons où la main d’œuvre qualifiée n’est pas renouvelable à l’infini.

Ensuite, la CFDT réclame depuis des mois que les règles qui régissent la planification soient exposées dans leur ensemble aux salariés qui éprouvent trop souvent la sensation d’être corvéables à merci. Nous demandons à ce qu’on respecte simplement leur intelligence et qu’on les traite en salariés adultes, une fois les règles connues de tous, l’approche de la planification s’en trouvera simplifiée.

Quelques infos sur le système de primes

Nous réclamons également que le système de prime évolue, le discours initial qui consistait pour la direction à s’auto féliciter de la remise en place du système de prime ne tient plus. Il faut qu’il évolue, par exemple, nous ne pouvons pas comprendre que la production et l’implication d’un salarié absent 4 jours pour maladie, désintéresse l’entreprise, puisque dès lors, l’atteinte du critère d’efficacité est rendue complexe voire impossible. Pourquoi l’entreprise refuse-t-elle le principe de primes versées au prorata du temps passé ?

Sachez que vos représentants CFDT ont d’autres demandes en cours qui concernent la future cartographie des activités à Transcom, l’évolution des fonctions Qualité, …

Pour conclure, ce qui nous préoccupe, c’est d’avoir une approche concrète des problématiques et des revendications des salariés. Nous refusons de nourrir l’inquiétude, de surfer sur la peur et ce au-delà de la vigueur de certains de nos échanges avec madame la DRH, qui reste malgré tout à l’écoute.

Est-ce par bonté d’âme ? Non, mais simplement parce que l’entreprise ne peut rien sans vous, sans nous, parce que nous sommes tous sur le même radeau et qu’elle a besoin des partenaires sociaux pour négocier des accords qui auront d’une part des impact réels sur les conditions de travail des salariés et permettront, s’il y a de vraies négociations, à Transcom de voir son label social renouvelé, même si pour l’heure, rien n’est fait.

Vos élus CFDT